Selon un article du magazine Sciences et Avenir de février 2013, les récifs coralliens résisteraient mieux que prévu à l’acidification des océans provoquée par l’augmentation de dioxyde de carbone dans l’atmosphère terrestre. Alors que les scientifiques annoncent la disparition de la Grande Barrière de Corail d’ici 20 ans, une équipe de chercheurs australiens a fait une découverte intéressante : une espèce d'algue pourrait aider les coraux à survivre dans les eaux plus chaudes. Biologiquement, le corail est le résultat de la symbiose entre un animal et une algue, la zooxanthelle. Cette association algue/animal est à l’origine du développement des récifs, qui sont aujourd’hui les premiers organismes vivants à souffrir du changement climatique. Une élévation mineure (de 1 à 2°C) de la température de l’eau de mer suffirait à déclencher le divorce entre l’algue et son partenaire animal, conduisant au blanchissement des coraux et à la mort des récifs. À partir de ce constat, les chercheurs de l'Université Nationale d'Australie ont mené une étude sur un petit atoll corallien de cette grande barrière de corail, l’île « Heron », à une centaine de kilomètres des côtes du Queensland, au Nord de l’Australie. Là-bas, ils ont décelé une espèce d’algue résistante à la chaleur, qui aiderait les coraux à survivre et à ne pas se décolorer dans les eaux les plus chaudes.
Une bonne nouvelle
Avant cette découverte encourageante, les océanographes ne comprenaient pas pourquoi certains coraux continuaient à survivre dans les eaux réchauffées alors que d’autres mouraient. Depuis 2006 il y a une explication. Lors d’une décoloration naturelle d’une grande partie des coraux de la Grande Barrière en raison de l’acidité des eaux, il semblerait que les « rescapés » étaient dominés par une souche d’algue dominante dite de type D, riche en magnésium et tolérante à la chaleur. Continuer la recherche sur les coraux du monde entier pour vérifier que la composition des algues est identique en tout point du globe et protéger la biodiversité marine pour combattre la « mort blanche des coraux », tel est le projet des chercheurs australiens, forts de cette bonne nouvelle.
Un vaste programme
Mais c’est un projet ambitieux face à la réalité des chiffres. Le réseau Mondial de surveillance des récifs coralliens (Global Reef Monitoring Network) estime qu’actuellement au moins 20% des récifs coralliens à travers le monde ont été détruits et que 24% supplémentaires sont en grave danger. Sans compter que la Grande Barrière, qui a mis 18.000 ans pour se former, est aussi menacée depuis un siècle par la pollution, la surpêche mais également la course à l’exploitation des ressources énergétiques lancée par l’Australie pour répondre aux besoins de l’Asie.
Serial Sourieur. Rédacteur en chef des magazines et du site web de l'aventure "1jour1sourire
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