Le dernier film du Taïwanais Ang Lee (Tigre et Dragon ; l'incroyable Hulk) "L'odyssée de Pi", rapporte une histoire de complicité touchante entre un adolescent indien et un tigre du Bengale, qui luttent tous deux pour leur survie. Si le film possède des allures de fiction, au coeur de la véritable vie, les hommes mettent de plus en plus en péril l'existence des félins rayés. Le braconnage reste malheureusement la pire menace, avec une hausse de la demande des os de tigres notamment utilisés comme tonique de l'énergie en médecine chinoise. Les dépouilles se vendent également très chères au marché noir en Chine et en Asie du Sud-Est.
Le film d'Ang Lee, inspiré du best-seller de Yann Martel (2001), raconte comment Pi, 17 ans, après une enfance passée à Pondichéry (sud de l'Inde) embarque avec sa famille et des animaux du zoo qu'elle dirige pour le Canada, où l'attend une nouvelle vie. Son destin est bouleversé par le naufrage spectaculaire du cargo en pleine mer. Seul survivant, ou presque, il doit alors partager son canot de sauvetage avec un tigre féroce réchappé du naufrage, surnommé Richard Parker. Le jeune homme tente alors de dresser le tigre pour qu'il ne le tue pas.
Ainsi, le groupe de défense des droits des animaux, Peta, compte beaucoup sur le film, qui sort le 19 décembre sur les écrans en France, pour attirer l'attention du public sur l'inquiétant déclin de la population de tigres. Nous essaierons de vous en faire partager un synopsis avec la chronique cinéma. Cela dit Manilal Valliyate, responsable des questions vétérinaires chez Peta-Inde rapporte ceci :
"L'odyssée de Pi est un travail de fiction mais dans la vie réelle, il faut réagir aux menaces qui pèsent sur les animaux dans leur habitat naturel"
À ce jour, l'Inde rassemble encore une population de 1.706 tigres, qui selon le recensement, constitue près de la moitié de la population mondiale. Cependant, en 1947, lors de la date de l'indépendance de l'Inde, ce même type de recensement comptait plus de 40.000 individus. Le dépeuplement vient bien sûr d'une méconnaissance des différents acteurs de la situation et l'on aboutit souvent à des scénarios catastrophes : Ainsi, lors de l'une des dernières attaques recensées sur un pêcheur, début décembre, des villageois près de la frontière indo-bangladaise ont matraqué à mort un tigre qui s'était éloigné des Sundarbans, la plus vaste forêt de mangroves au monde.
L'animal qui n'était que soupçonné, avait juste eu le malheur de s'écarter quelque peu de sa forêt. En dépit de la baisse du nombre de tigres et de campagnes de sensibilisation en Inde et au Bangladesh, les conflits avec les hommes se terminent souvent dans le sang. Depuis le début 2012, l'Inde a ainsi recensé presque 60 morts de tigres, selon Tigernet, le site officiel de données de l'Autorité nationale de protection des félins.
"Lorsqu'un tigre est repéré, la première réaction est de le tuer", se lamente Gurmeet Sapal, un réalisateur de films animaliers qui vit à New Delhi.
Les hommes sont des proies faciles
"La peur et l'envie d'en découdre sont des sentiments si puissants qu'ils annihilent toute autre émotion. Ce que l'on ne réalise pas, c'est que le tigre n'attaque jamais les hommes tant qu'il n'est pas obligé de le faire", assure-t-il. "Le gibier de base pour le tigre a rapidement diminué parce que nous avons lorgné sur ses ressources. Le prédateur doit aujourd'hui redoubler d'efforts pour trouver de la nourriture", analyse, lui Mayukh Chatterjee, qui travaille au sein de l'organisme de défense de l'environnement Wildlife Trust of India.
"Dans un tel contexte, le bétail et les hommes deviennent des proies faciles pour le tigre et cela aboutit inévitablement à un conflit", conclut-il. Selon le réalisateur Gurmeet Sapal, s'il est normal pour la population de considérer le tigre comme un animal dangereux, ce jugement est basé sur une méconnaissance du félin. "Les tigres ne tuent jamais pour le plaisir. Ils ne stockent pas de viande dans un congélateur, ils tuent leurs proies seulement s'ils ont faim". "Si l'on parvient à faire comprendre aux gens l'importance du tigre dans notre chaîne alimentaire et notre écosystème, on aura remporté la moitié de la bataille", avance-t-il.
L'autre moitié, celle qui consiste à lutter contre les braconniers, ne peut être gagnée qu'au prix d'une surveillance sans relâche, estime Belinda Wright, directrice de la Société protectrice des animaux en Inde. "La tragédie est que les tigres ont plus de valeur morts que vivants".
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il me tarde de le voir !!bon noel et une super annee 2013 à toute l equipe gros bisoussssssssssssssssssss patou