Portrait : « Le président le plus pauvre »

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Portrait de Jose Mujica

José Mujica Cordano est un homme politique uruguayen, né à Montevideo en 1935. Ex-guérillero dans les années 1960-1970, il a été détenu en tant qu'otage par la dictature (1973-1985), puis participa à la création de mouvements populaires pour la libération nationale. Il a été élu président le 29 novembre 2009.

Un style de vie

Mujica se distingue par son mode de vie, très éloigné du faste habituel de la fonction présidentielle. Délaissant le palais présidentiel, il habite la petite ferme de son épouse en dehors de Montevideo. Il y cultiver des fleurs à des fins commerciales, et donne environ 90% de son salaire présidentiel (9300 euros/mois) à des organisations caritatives ou pour aider des « petits entrepreneurs », conservant pour lui-même l'équivalent du salaire moyen en Uruguay (environ 900€ par mois). De plus, il est végétarien.

L'homme est resté fidèle à ses idéaux : « J’ai vécu comme ça la plupart de ma vie. Je peux vivre avec ce que j’ai », a-t-il expliqué. « On m’appelle le président le plus pauvre, mais je ne me sens pas pauvre. Le pauvre c’est celui qui a besoin de beaucoup ». Si vous n’avez pas beaucoup de possessions, vous n’avez pas besoin de travailler comme un esclave toute votre vie pour les soutenir, et vous avez plus de temps pour vous-même ».

Un laboratoire politique qui séduit

Pour autant, si Mujica se montre philosophe, il n’en demeure pas moins réaliste. Il a dépénalisé l'avortement. Face à l'échec des politiques antidrogue du reste de l'Amérique latine, il s'apprête à légaliser la culture de cannabis pour usage personnel et la vente sous contrôle, afin de lutter contre le trafic et les violences qu’il engendre.

L’Uruguay a renouvelé avec le Venezuela son accord commercial conclu pour la première fois en 2005, et portant notamment sur l’approvisionnement en pétrole. Le pays a récemment voté une loi pour limiter le secret bancaire et l’évasion fiscale, dont les argentins compteraient aujourd’hui pour 18% des dépôts à la banque centrale de l’Uruguay.

Au sein de l’ONU, l’Uruguay se positionne comme un acteur important, participant largement aux opérations de maintien de la paix, deuxième contributeur proportionnel après le Brésil. Travaillant activement à la défense des droits de l’Homme, le petit pays se positionne en chef de file sur le continent sud-américain.

Mujica n’est pas un utopiste ni un saint, s’en défendant d’ailleurs largement. Mais ne serait-il pas un exemple intéressant pour beaucoup d’hommes politiques qui semblent perdre peu à peu de vue le véritable sens de l’Etat démocratique ?

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