Si le nom de Bertin Nahum ne vous dit rien, c'est que vous n'avez pas encore découvert le magazine scientifique "Discovery Series" du mois dernier ! Et la nouvelle ne saura que trop réjouir ceux qui pensent que les talents français s'exilent tous pour mieux réussir leur entreprise. Cet entrepreneur de 42 ans a en effet été élu 4ème entrepreneur le plus révolutionnaire au monde. Patron de MedTech, une TPE montpelliéraine spécialisée dans la construction de matériel médical robotique, il suit en effet Steve Jobs, Mark Zuckerberg et James Cameron dans ce classement un peu particulier qu'offre le magazine scientifique. Et s'il n'est pas spécialisé dans le média, l'informatique, le cinéma ou les réseaux sociaux, son oeuvre n'en reste pas moins louable : Il conçoit des robots neurochirurgicaux permettant d'assister les chirurgiens dans leurs opérations les plus délicates sur les cerveaux humains.
Ainsi, en 2007, il met au point Rosa, un robot capable d'assister un chirurgien lors d'une intervention sur le cerveau. «C'est une sorte de GPS si vous voulez. Grâce à cette machine, l'opérateur va pouvoir atteindre avec précision une zone du cerveau et au lieu d'effectuer l'opération à main levée, c'est le bras du robot qui va agir, explique le PDG. Cela peut s'avérer très utile pour poser une électrode ou réaliser la ponction d'une tumeur», ajoute t-il. Parmi les critères de sélection établis par Discovery Series, l'entrepreneur devait amener une innovation révolutionnaire et améliorer la vie des gens. «C'est sûrement pour ces raisons qu'ils nous ont retenus, suppose-t-il. D'ailleurs, je pense qu'ils ont vu le témoignage d'une patiente atteinte d'une tumeur au cerveau et opérée grâce à notre machine l'année dernière».
D'origine béninoise, Bertin Nahum est né au Sénégal et a grandi en France. C'est lors de ses études à l'Institut National des Sciences Appliquées (INSA Lyon, France) que son projet mûrit: «En fin de cursus, j'ai participé à la conception d'un logiciel capable de détecter automatiquement des lésions crâniennes à partir de scanners. Ce sentiment d'utilité m'a donné envie de consacrer ma carrière aux patients, mais du côté des techniciens, à travers la création de robots susceptibles d'accompagner les chirurgiens dans leurs opérations».
Une quinzaine d'hôpitaux équipés
En 2002, il crée Medtech et se lance dans le développement d'un robot de la chirurgie du genou. Repéré par une grosse société américaine de chirurgie orthopédique, il revend son portefeuille de brevets à Zimmer, ce qui lui permet d'investir dans le projet Rosa.
La première machine est commercialisée en 2009. Depuis une quinzaine d'hôpitaux dans le monde en sont équipés. «On a des machines en Italie, en Allemagne, aux Etats-Unis, au Canada mais aussi en Chine et bientôt au Japon et au Moyen Orient», détaille ce chef d'entreprise qui emploie une vingtaine de salariés et qui enregistrait un chiffre d'affaire de deux millions d'euros en mars 2012.
Des difficultés à être reconnu en France
«Ce classement est important car c'est enfin une forme de reconnaissance, réalise-t-il. Comme beaucoup d'entreprises innovantes, nous avons eu beaucoup de mal à être reconnus en France et à être pris au sérieux. Bien souvent, il faut passer par l'étranger pour convaincre la France». Grenoble, Nantes, Strasbourg, Paris...Au total, sept CHU français utilisent le robot Rosa, qui coûte 300.000 euros. Si le marché français n'a pas été facile à pénétrer, Bertin Nahum ne se décourage pas, au contraire, il compte développer le même type de robot pour la chirurgie de la colonne vertébrale, toujours dans une «optique internationale».
Pour lire son interview, n'hésitez pas à suivre le lien ci-dessous.
Serial Sourieur. Rédacteur en chef des magazines et du site web de l'aventure "1jour1sourire
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