Comment se fait-ce ? En échange de simples financements, le gouvernement équatorien s'engage à ne pas exploiter le pétrole dans une région exceptionnellement riche en biodiversité...
Des grenouilles plutôt que des forages, pourrait-on dire ! L’initiative du gouvernement équatorien, Yasuni-ITT (comme Ishpingo-Tambococha-Tiputini), est une première mondiale: dans ces trois champs, situés au cœur d’un parc naturel renfermant une biodiversité exceptionnelle, le pétrole du sous-sol ne sera pas exploité. Mais en échange, l’Equateur demandera une compensation financière à hauteur de 50% du manque à gagner, soit la modique somme de 3,6 milliards de dollars (environ 2,7 milliards d’euros) !!
«Nous avons déjà collecté 200 millions d’euros », se félicite Yvonne A-Baki, qui mène les négociations pour le gouvernement équatorien.L’Allemagne a déjà donné 35 millions d’euros et nous sommes en négociation notamment avec la Norvège et les pays arabes, dont le Qatar pourrait être le premier donateur.» Actuellement à Paris pour trouver des soutiens financiers, Ivonne A-Baki multiplie les contacts: «Quelques régions françaises sont intéressées pour donner 150.000 euros chacune, nous allons aussi rencontrer des entreprises comme L’Oréal qui pourraient participer à l’opération», explique-t-elle.
«Une co-responsabilité de l’humanité»
Avant de pouvoir «exploiter» la biodiversité ou de recevoir des crédits carbone, les partenaires du projet doivent pour le moment se contenter des certificats de donation, ainsi que de garanties de retour si jamais le pétrole ne restait pas sous terre. Car s’il est pour l’instant trop lourd et trop profond pour être exploité facilement, le développement de nouvelles technologies pourrait amener le gouvernement à changer son fusil d’épaule: «Néanmoins, la constitution équatorienne obligerait à faire un référendum et 95% des Equatoriens y sont opposés», nuance Ivonne A-Baki.
«Céder serait le plus facile pour l’Equateur, mais le gouvernement a fait ce compromis courageux pour préserver cet endroit unique au monde. Nous ne sommes pas contre l’exploitation pétrolière, mais nous luttons pour qu’elle se fasse avec une conscience environnementale et pas dans des endroits très fragiles qui sont les poumons de la planète.»
Quant aux accusations de chantage ou de greenwashing, Ivonne A-Baki les balaye d’un revers de la main: «Le pétrole est toujours la première source de revenus pour notre pays, mais nous avons choisi de changer la matrice énergétique en utilisant l’argent du fonds pour développer les énergies renouvelables. Ce n’est pas de l’argent que nous demandons, mais une co-responsabilité de l’humanité pour la vie de la planète.»
Quand l'argent est remplacé par la valorisation de la bio-diversité, on ne peut qu'en sourire !
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C'est hyper intelligent ça : de l'argent pour ne pas extraire du pétrole et qui servira à développer les énergies renouvelables. Décidement, y'a des bonnes initiatives partout. çe se démultiplie chaque fois plus... on va finir par y arriver... à se remettre dans le droit chemin.