OLÉRON (AFP) - Depuis début juillet, le petit train touristique de Saint-Trojan sur l'île d'Oléron roule avec un biocarburant du futur: finie l'odeur de gasoil, le tortillard répand des effluves de baraques à frites car il roule, à titre expérimental, à l'huile de friture recyclée.
Cette année, le célèbre petit train qui permet aux touristes de découvrir les plages de sable fin du pertuis de Maumusson devient, le temps d'un été, un laboratoire roulant pour une expérimentation dûment avalisée par le ministère de l'Ecologie, de l'Energie et du développement durable.
Derrière cette expérimentation, autorisée in extremis avant le début de la saison touristique (le 30 juin), il y a le travail de fond de l'association Roule ma frite (RMF) 17, qui collecte sur l'île les huiles usagées auprès d'une centaine d'adhérents, restaurants, villages de vacances ou campings.
"Nous avons pris au mot le secrétaire d'Etat aux Transports (Dominique Bussereau). En juillet 2008, il avait déclaré dans une interview à la radio qu'il souhaitait récupérer l'huile des frites des vacanciers pour faire avancer leurs petits trains touristiques", explique Grégory Gendre, un ancien de Greenpeace aujourd'hui salarié de RMF 17.
Dans les différentes gares du petit train, les vacanciers peuvent découvrir sur un document le travail de cette association créée il y cinq ans et inspirée "d'un premier Roule ma frite à Marseille".
Grégory Gendre explicite l'affichette qui montre le cycle de l'huile, "une traçabilité de A à Z", affirme-t-il: "Collecte de l'huile par RMF 17, décantation et filtration à l'écopole de Dolus, puis réutilisation comme additif au gasoil dans une proportion de 30%".
C'est ce carburant qui est utilisé dans l'une des trois motrices du petit train de Saint-Trojan. "Je roule à l'huile de friture recyclée comme additif au gasoil", est fièrement indiqué sur le flanc de la petite locomotive.
François Bargain, le gérant du petit train de Saint-Trojan, instruit les vacanciers qui le souhaitent, sur l'expérience à laquelle ils participent sans le savoir. "Nous allons faire mesurer les rejets, contrôler les huiles moteurs et faire analyser les résultats par le laboratoire Valagro de Poitiers", lance-t-il à la cantonade.
Pour les animateurs de RMF 17, cette première expérimentation est importante et pourrait faire "tache d'huile". "Avec le petit train nous souhaitons valider une filière de recyclage entièrement locale, qui pourrait très facilement être reproduite ailleurs", affirme Grégory Gendre. Il souhaite pouvoir bientôt faire fonctionner avec ce même carburant l'élévateur à bateaux du port de pêche voisin de la Cotinière.
A côté des petits Poucet de RMF 17, les géants du green business, à l'instar de Véolia, commence à regarder avec intérêt la filière huile recyclée. Véolia a lancé deux expérimentations avec un autre procédé, l'estérification. L'une en septembre à Nice sur quatre autocars et l'autre à Paris où quelques laveuses de trottoirs utilisent ce "biodiesel".
Chez les RMF 17, on est peu convaincu par ce procédé industriel: "Ce n'est pas logique de collecter l'huile avec des camions sur des centaines de kilomètres et de la traiter ensuite chimiquement... alors que l'on peut faire plus simple."
© AFP
Conclusion : Mangez des frittes :D mdr
Créateur d'1jour1sourire.fr
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