PARIS (AFP) - Suez Environnement, via sa filiale Sita UK, et son partenaire Cynar veulent donner une seconde vie aux déchets en plastique en les transformant en gazole immédiatement utilisable grâce à la construction d'une dizaine d'usines, seules de leur genre, au Royaume-Uni.
"Ce qui rend ce projet unique, c'est qu'il y avait déjà des projets de transformation de déchets de plastique en pétrole brut, mais il n'y en avait pas pour transformer le plastique directement en gazole immédiatement utilisable", assure David Palmer-Jones, directeur général de Sita UK.
Sita a annoncé lundi son intention de construire dix usines au Royaume-Uni utilisant la technologie de la petite société britannique Cynar, dont la filiale de Suez a obtenu la licence pour plusieurs pays européens, dont la France.
La mise en service de la première de ces usines, à Londres, devrait avoir lieu d'ici fin 2011, assure David Palmer-Jones, qui ne précise pas l'investissement que représente ce projet, ni les conditions financières de l'accord avec Cynar.
La technologie développée par Cynar, déjà utilisée dans une usine en Irlande, permet de convertir les déchets plastiques en combustibles liquides.
Après une première étape destinée à séparer les plastiques à haute valeur ajoutée des autres, ces derniers sont ensuite transformés, notamment à travers un processus de pyrolyse.
Chaque usine sera conçue pour assurer la conversion de 6.000 tonnes de déchets plastiques mixtes par an et devrait produire plus de 4 millions de litre de combustible gazole. Au total, c'est donc un objectif de 60.000 tonnes de déchets plastiques mixtes recyclés par an que vise Sita grâce à ce partenariat.
Selon un communiqué du groupe, il reste chaque année au Royaume-Uni un million et demi de tonnes de résidus de ce type qui échappent au recyclage.
Concrètement, sur une tonne de déchets plastiques traitée dans ces futures usines, environ 75% seront convertis en gazole, 15 à 20% en kérosène, qui peut ensuite être à nouveau transformé en essence dans une raffinerie, et une petite quantité en gaz, qui servira notamment à l'alimentation en énergie de l'usine, résume David Palmer-Jones.
Outre une contribution des collectivités intéressées, Sita compte sur la revente ou l'utilisation pour ses propres véhicules du gazole ainsi produit pour assurer ses revenus.
Dans son communiqué, Suez assure que ce processus de valorisation "devrait conduire à une production à un coût inférieur à celui du gazole normal" et met en avant l'empreinte carbone moins élevée de ce carburant issu de résidus.
Une assertion qui ne convainc pas Marc Livinec, analyste chez l'assureur-crédit Euler Hermes SFAC: "il n'est pas sûr que la compétitivité-prix de ce procédé soit au niveau de celle de la pétrochimie européenne", estime-t-il.
Après pétrochimie et les biocarburants, c'est un troisième mode de production de carburants qui "doit se faire sa place au soleil", souligne M. Livinec. Il évoque un horizon de "10 à 15 ans" avant qu'un tel procédé puisse faire la preuve de sa compétitivité. "C'est toujours le problème de tout ce qui est filière de recyclage", note l'analyste.
© AFP
Créateur d'1jour1sourire.fr
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