Après un épisode de blanchissement massif en 2016, les coraux de Nouvelle-Calédonie retrouvent la santé. Le phénomène, qui a également affecté les récifs du monde entier, semble enfin s’atténuer selon l’Agence américaine des océans et de l'atmosphère.
"Les récifs de coraux de Nouvelle-Calédonie vont plutôt bien et retrouvent leur vitalité ". C'est une bonne nouvelle qu'annonce Francesca Benzoni, de l'Institut de Recherche et développement (IRD) de Nouméa, de retour de la mission POST-BLANCO. Cette dernière visait à faire un bilan de santé de la couverture corallienne après l'épisode de blanchissement sévère (lire encadré) survenu en 2016 dans l'archipel océanique et collectivité sui generisfrançaise. La bonne nouvelle ne se limite d'ailleurs pas à la Nouvelle Calédonie. L'épisode de blanchissement sévère qui affecte également les bassins océaniques Atlantique, Pacifique et Indien s'est atténué et est en passe de s'arrêter a annoncé le 19 juin la NOAA, l'Agence américaine des océans et de l'atmosphère, après des observations satellites et de nouvelles prévisions.
Des analyses de tissus pour comprendre les coraux résilients
En Nouvelle-Calédonie, des suivis scientifiques ont été notamment menés dans le grand lagon sud et les atolls d'Entrecasteaux, classés au patrimoine mondial de l'Unesco. "Près de 20% des colonies sont mortes, mais 80% reprennent partiellement ou totalement des couleurs", résume la biologiste marine. Les récifs ont été affectés différemment selon leur position géographique, leur géomorphologie ou encore les colonies qui les peuplent.
Des coraux branchus se sont révélés ainsi plus sensibles, à l'exception notable du genre Isopora, alors que certains coraux massifs (les fameuses "patates" par exemple) ont mieux résisté. "Actuellement; nous menons des analyses en laboratoire pour définir les caractéristiques tissulaires notamment (teneurs en protéines, types de zooxanthelles) qui font que certaines espèces, comme le genre Isopora, ont mieux résisté que les autres à cet épisode de blanchissement", explique la biologiste Fanny Houlbrèque, de l'IRD.
Un risque encore critique pour les récifs d'Australie et de Floride
Si pour l'archipel calédonien, cet épisode de blanchissement massif était une première, il s'inscrit en réalité dans le cadre d'un phénomène mondial. Ces trois dernières années, 70% des récifs de la planète ont été plus ou moins mortellement touchés par une "vague blanche" qui a transformé ces récifs grouillant de vie en squelettes désertés. Rappelons en effet que les récifs coralliens abritent 25% des espèces de poissons connues, mais aussi de multiples invertébrés comme les crabes ou les éponges.
Cause probable: le phénomène météorologique El Nino, une oscillation atmosphérique cyclique qui élève la température de l'eau et était déjà responsable d'un épisode de blanchissement global en 1988. "Il n'est pas le seul responsable cette fois, estime cependant Mark Eakin, le coordinateur de la NOAA chargé de la surveillance de ces écosystèmes. Le blanchissement a été aggravé et généralisé par le réchauffement climatique en cours. Cet épisode a été le plus sévère, le plus long, le plus étendu et peut-être le plus dévastateur jamais observé. "
Contrairement à leurs voisins néo-calédoniens, les coraux de la grande barrière australienne sont encore loin d'avoir recouvré la santé. Et en dépit de la fin annoncée de l'"onde blanche", les scientifiques de la NOAA redoutent que l'été ne s'annonce encore trop chaud et critique pour les coraux d'Hawaï, de Floride et des Caraïbes.
Créateur d'1jour1sourire.fr
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