Après 5 637 km à vélo, les militants d’Alternatiba sont arrivés à Paris
Ils ont donné leurs derniers coups de pédale dans les rues de Paris, samedi 26 septembre. Les militants cyclistes du Tour Alternatiba, partis le 5 juin de Bayonne, au Pays basque, en ont fini de leur gigantesque épopée qui leur a faitparcourir 5 637 kilomètres, en France, mais aussi en Belgique ou en Allemagne. Cent quatre-vingt-sept étapes différentes où ils ont répété inlassablement leur message : « Il faut changer le système, pas le climat. »
La vingtaine de militants, jeunes pour la plupart, autour de l’increvable Txetx Etcheverry, syndicaliste basque à l’origine du projet avec les militants de Bizi, une organisation créée au lendemain de l’échec de la conférence climatique de Copenhague, en 2009, ont pédalé pendant quatre mois pour dire l’urgence climatique et la nécessité de mener le combat environnemental avec une exigence de justice sociale.
Ils ont été rejoints sur les routes de France, mais aussi en Belgique, en Allemagne ou au Luxembourg, par des centaines de cyclistes pour des « vélorutions » organisées à chaque étape. A Paris, leurs efforts ont été couronnés par la mise en place des centaines de stands présentant des alternatives, énergétiques, de construction, de consommation, de transports, de monnaies aussi, les 26 et 27 septembre.
« La planète, ce n’est pas “all inclusive” »
Sur le podium installé place de la République, un concert était donné samedi soir, avec notamment les groupes Imany, Sinsemilia, HK et les Saltimbanks – Kaddour Haddadi (HK) confiait les raisons de son engagement : « La planète, ce n’est pas “all inclusive”, tout n’est pas à volonté, il faut faire attention, c’est juste du bon sens. » Les militants d’Alternatiba avaient aussi invité les représentants d’autres luttes, symbolisant pour eux la diversité des combats à mener : la « ferme des 1 000 vaches », Notre-Dame-des-Landes, les No-TAV opposés au projet de tunnel pour la ligne ferroviaire Lyon-Turin, les Artisans dumonde, des agriculteurs togolais, le Réseau semences paysannes, des antinucléaires allemands…
« Les alternatives existent partout, nous les avons rencontrées à chaque étape, il faut maintenant qu’elles se coordonnent, que tous ces projets montrent leur cohérence », explique Laurent Araud-Razou, 38 ans, qui a accompagné le tour depuis le début, depuis Bayonne où il réside.
Bien sûr, les cyclistes d’Alternatiba ont conscience qu’ils ont rencontré, pour la plupart, des militants et des citoyens déjà convaincus. Mais pas uniquement.« Beaucoup pensent que la crise climatique n’est pas aussi grave qu’on le dit(…). Ils entendent plus parler des déficits économiques, de l’endettement, et ils sont préoccupés par leurs fins de mois, le chômage. Et les politiques ne font pas grand-chose, les décideurs économiques, les entreprises non plus, pensant que la population s’en fiche, explique Txetx. Mais cela change, on l’a vu durant notre tour. »
L’urgence de la lutte climatique
La tenue de la conférence climat, la COP21, au Bourget à la fin de novembre, permet de mettre en lumière l’urgence de la lutte climatique, disent-ils tous. Mais il ne faut pas s’arrêter là. « On est content d’être arrivé, après tous ces kilomètres, mais surtout heureux de voir toutes ces personnes prêtes à semobiliser, dit Bart, cycliste permanent depuis le début. Je vais peut-être avoir un coup de blues, avec la fin de cette aventure, mais je vais retrouver mon amie, Alice, à Bayonne et, surtout, plein de travail nous attend encore. »
Avec les autres bénévoles d’Alternatiba, il va participer à la construction du « quartier génial », le QG qui, à La Plaine-Saint-Denis, accueillera pendant la durée de la COP21 les quelque 111 groupes Alternatiba existant – le dernier vient de se créer à Haïti.
Corine, de Bordeaux, Cécile, étudiante lilloise en Allemagne, Julie, de Montrouge, tous ceux et celles que nous avions rencontrés en Alsace à la fin de juillet, se préparent pour les mobilisations qui vont accompagner la COP21. « La COP n’est pas une fin en soi, la mobilisation ne fait que commencer, estime Txetx. La lutte pour le climat est la plus importante parce qu’elle conditionne tout le reste, les questions d’alimentation, d’eau, de migrations… »
Le 27 novembre le « QG » sera prêt. Les « alternatibistes » seront de toutes les manifestations qui vont accompagner la COP, préparées par la Coalition climat 21 : la grande marche internationale du 29 novembre, le Village mondial des alternatives, à Montreuil (Seine-Saint-Denis), le week-end des 5 et 6 décembre, ou encore la grande manifestation pour la clôture de la COP, le 12 décembre. Mais Alternatiba voit plus loin. Tous les comités locaux se retrouveront à Bordeaux, les 20 et 21 février, pour décider de l’avenir de ce mouvement.« Nous n’avons pas plus d’une quinzaine d’années pour gagner ou perdre cette bataille contre le réchauffement climatique, insiste Txetx. Ce n’est pas seulement un problème de quelques degrés en plus, mais il s’agit de la modification totale des conditions de vie de l’humanité. »
En attendant les futurs tours à venir, plusieurs milliers de personnes reprenaient en chœur, samedi soir, place de la République, les paroles d’HK et les Saltimbanks : « On lâche rien, on lâche rien ! »
Créateur d'1jour1sourire.fr
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