En ces temps d’attaques virulentes contre toute forme d’état providence, de stigmatisation des plus démunis, voici un exemple enthousiasmant qui s’est déroulé au Mexique au milieu des années 90 :
Après la crise économique mexicaine des années 90, un économiste au gouvernement, Santiago Levy, proposa de supprimer les subventions pour le lait, les tortillas et autres denrées de base, et de les remplacer par un programme qui consistait simplement à donner de l’argent aux plus pauvres, avec pour seule condition qu’ils scolarisent leurs enfants et les soumettent à des bilans de santé réguliers.
Certains ministres s’inquiétèrent que les parents utilisent cet argent pour acheter de l’alcool ou des cigarettes plutôt que du lait et des tortillas, et que cette allocation provoque une augmentation des violences conjugales due à des conflits sur l’utilisation de cet argent dans les familles.
Levy commissionna donc des enquêtes pour comparer les comportements dans les villes qui avaient reçu cette allocation et dans les villes semblables qui ne l’avaient pas reçue. Les résultats furent très prometteurs : les enquêteurs découvrirent que les enfants des familles bénéficiant de ce programme baptisé Oportunidades (« opportunités ») avaient davantage tendance à rester à l’école, les familles étaient moins sujettes aux maladies, et l’on suivait un régime alimentaire plus sain.
Les paiements étaient presque toujours pris en charge par les femmes qui s’assuraient que l’argent ne soit pas gaspillé en boisson ou tabac, certaines investissant même une partie des sommes perçues.
Aujourd’hui, plus de six millions de familles mexicaines bénéficient de ces allocations et Oportunidades a inspiré des dizaines de pays dans le monde.
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