Ils en avaient assez que le maire décide seul : les habitants de Saillans dans la Drôme ont travaillé pendant des mois à une liste collégiale, et vécu une belle expérience de démocratie participative.
La liste remporte les élections au premier tour avec 56,8% des voix (pour 1 070 inscrits), à 110 bulletins d’écart avec la liste du maire sortant, qui conserve trois sièges.
Tout a commencé en novembre 2013, dans une salle polyvalente remplie, où les habitants ont été invités à parler de leur village, puis de proposer des idées. Huit groupes de travail ont été constitués, encadrés par des animateurs : environnement, vivre ensemble, sport, jeunesse... Ils ont utilisé les méthodes de l’éducation populaire pour bâtir un programme collégial.
Pendant ces réunions, les habitants ont beaucoup parlé de lien social, d’écoute et de ce qu’ils pourraient faire pour décloisonner les générations et les groupes. Les personnes âgées, par exemple, avaient envie d’être intégrées au projet de Maison de l’enfance et de la parentalité, issue de l’ancienne municipalité.
Durant les réunions publiques, les habitants ont également construit le schéma de fonctionnement de leur municipalité idéale. Les conseillers municipaux fonctionneront en binôme autour de sept compétences communales. Les indemnités leur seront équitablement réparties, en fonction du temps investi. Les trois élus de l’opposition vont être intégrés dans ce fonctionnement, et devront travailler selon ces nouvelles méthodes.
Une à deux fois par an, la population sera invitée à donner ses idées lors d’assemblées (les « commissions participatives » du schéma). Le reste de l’année, il y aura des petits comités sur des sujets précis, comme le choix du mobilier urbain ou la question des rythmes scolaires. Et s’il faudra trancher sur une chose importante, les élus organiseront des référendums.
Dans ce schéma de fonctionnement, il y aussi un « conseil des sages » : neuf habitants, qui veilleront au respect de la politique participative et en seront les ambassadeurs.
Les élus espèrent pouvoir travailler en réseau avec les villages des alentours et si possible essaimer leurs méthodes. Il ne fait aucun doute que cette forme de démocratie participative sera répliquée ailleurs. Elle est le reflet d’une tendance générale d’organisation et de gouvernance que l’on observe dans d’autres secteurs, comme par exemple dans l’économie sociale et solidaire avec les sociétés coopératives.
On rentre dans l’ère de l’engagement actif et participatif où chacun à son niveau à un rôle à jouer pour une meilleure société.
Né avec le positivisme dans le cœur, une joie de vivre et un amour débordants ! Travaille et vit dans le secteur associatif.
Agit au quotidien pour un changement personnel pour le bien de tous.
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