Souvenez-vous, c'était il y a maintenant 20 ans. Une centaine de jours avait suffit pour plonger le Rwanda dans la folie meurtrière qui coûta la vie de 800 000 personnes. Lors de ce conflit, qui toucha principalement la minorité "Tutsi", les civils se transformèrent en tueurs et les voisins commencèrent à vivre en ennemis.
Aujourd'hui, des victimes et des bourreaux vivent dans un village de la "réconciliation". Un projet financé par une ONG chrétienne, où les membres de la communauté "Tutsi" et "Uttu" ont tous droit à un logement, en échange de leurs efforts pour la réconciliation, leitmotiv des autorités de Kigali.
Cécile Mukagasana, citoyenne du village de la Réconciliation se livre : " Nous nous sommes aidés pour transporter de l'eau et de la terre pour construire nos maisons. Nous ne nous sommes pas dit "lui c'est un Uttu, lui c'est un Tutsi".
Pourtant, plusieurs membres de la famille de Cécile ont été massacrés à la machette. Elle a pu survivre en fuyant vers le Burundi voisin. Cécile vit désormais à côté de celui qui a perpétré ces crimes. En effet, Frédéric Kazigwemo a été jugé par un jury populaire créé pour juger les auteurs présumés du génocide. Sa peine a été écourtée après qu'il ait avoué avoir été l'auteur du meurtre de 9 personnes. Celui-ci explique :
"Avant de m'excuser, mon coeur n'était pas en paix. Parfois, les visages de ceux que j'ai tué apparaissaient devant mes yeux. Désormais, je ne les vois plus."
Depuis 1994, les autorités s'efforcent de construire une identitié nationale commune à tous les Rwandais et qui puisse les rassembler.
"Ils partagent la même culture, la même langue, la même croyance en Dieu. Ce que les Tutsi, les Uttu et les Twa ont en commun est bien plus important que ce qui peut les diviser de façon artificielle." explique le docteur Jean Baptiste Habyarimana.
Les enfants partagent aujourd'hui un même jardin, et un probable même futur, mais le "Village de la Réconciliation" reste une exception dans un pays où beaucoup sont toujours hantés par le souvenir des massacres du dernier génocide du XXème siècle.
Martin Luther King disait : "Le pardon n'est pas un acte occasionnel, c'est une attitude permanente."
Serial Sourieur. Rédacteur en chef des magazines et du site web de l'aventure "1jour1sourire
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