Tous les matins Ali Coskun, un boulanger turc installé à Lormont (Gironde), vient distribuer sa production chez des restaurateurs et des épiciers du quartier Saint-Michel de Bordeaux. Et pendant que ses aides livrent ses clients, lui, donne gratuitement des pains aux démunis.
Ali gare sa petite camionnette entre le Pont de pierre et le cours Victor Hugo, et en une poignée de secondes deux bonnes dizaines de grands-pères marocains, de turcs, de roumains, mais aussi de jeunes mamans françaises avec leur bébé dans les bras arrivent comme de nulle part, et se massent en demi-cercle autour de la portière ouverte. Pratiquement aucun mot, ni même un sourire n’est échangé, mais Ali plonge la main dans une panière et donne à chacun de ceux qui tendent la main vers lui. Seuls les regards disent la reconnaissance.
Dès que tous sont servis, sans perdre un instant, Ali se remet au volant et reprend sa tournée. A quelques centaines de mètres de là, il s’arrête à nouveau, pour de nouveaux clients et pour de nouveaux dons. Dans un français approximatif, il assure que ce qu’il fait n’est pas grand-chose. « C’est du pain qui me reste de la veille » , s’excuse-t-il presque.
« Ça nous fait beaucoup de bien », confie un vieil homme qui attendait avec une petite poche en plastique. Il ajoute qu’il vient tous les jours, et que ça l’aide vraiment à vivre. Ali regrette simplement que de plus en plus de démunis aient besoin de ses bons petits pains offerts simplement par humanité.
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