Daft Punk - Random Access Memories : vaste fumisterie commerciale ou pur génie ?

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Comme tout (ultra)fan de Daft Punk qui se respecte, j’ai attendu ce nouvel opus depuis très (trop) longtemps.

Comme tout fan de Daft Punk, j’ai sauté sur la précommande disponible plus d’un mois avant la sortie officielle.

Comme tout fan de Daft Punk, j’ai attendu sagement de recevoir la précieuse galette avant de le découvrir, plutôt que d’écouter la version qu’on m’a refilé en mp3 (même pas eu à la chercher ; il faut croire que ma fanitude envers ce groupe est connue comme le loup blanc ).

Et comme tout fan de Daft Punk, même s’ils faisaient un duo avec Patrick Sébastien, je trouverais ça bien .

Les teasing orchestrés et relayés sur le web n’ont fait qu’augmenter l’attente : il y eu tout d’abord le site mis en ligne avec seulement une page d’accueil. Puis 10 secondes d’instrumental mis en ligne, suivi d’un bout de « get lucky » proposé en teaser lors du festival Coachella avec Pharell et Môôsieur Nile Rodgers (guitariste de Chic).

Arrive enfin l’album dans ma petite boite aux lettres. Alors que je ne l’avais pas encore écouté, j’ai déjà lu et entendu des commentaires. Ce qui est marrant, c’est que cet album ne laisse pas indifférent et qu’il n’y a pas d’avis « suisse ». Soit on aime, soit on déteste…

Les détracteurs diront que ce nouvel opus est ultra commercial (avec ces 200000 exemplaires vendus en une semaine), bien loin de leur premier album « Homework », voire sponsorisé par Liebig tellement les chansons n’apportent rien de nouveau et sont plus proches de la soupe mainstream qu’une vraie recherche musicale.

Sur ce créneau, j’ai eu l’occasion de lire une critique très constructive et documentée :

http://www.rockyrama.com/daft-punk-malheureusement-humains/

On peut comprendre ce point de vue. Et il a surtout le mérite de ne pas dire « c’est de la m…. et puis c’est tout ».

Maintenant, si l’on s’attarde un peu sur le caractère disco commercial mis en exergue par certains, une chose peut être mise en perspective : combien d’albums studio (hors live et BO) des Daft Punk en 20 ans ? 4… Le disco est-t-il vraiment à la mode en ce moment ??

Et s’ils avaient vraiment voulu surfer sur leurs acquis, peut être auraient-t-il fait « Homework 2, le retour », « Homework 3, le défi » avec en featuring de David Guetta & Madonna…

Si l’on utilise cet argument à outrance, je dirais également que « Back to black » d’Amy Winehouse n’apporte rien de nouveau car elle s’est inspirée ouvertement de la soul des années 60/70. Tout comme « The way I see it » de Raphael Saadiq. Et le tube du moment de Robin Thicke “Blurred line” n’est qu’une pâle copie d’un standard de Marvin Gaye vieux de 36 ans (pour le coup ça c’est un vrai scandale !!! )… Bref la liste peut être très longue.

Au lieu de ça, ils s’essayent à d’autres styles en prenant leur temps (car ils le peuvent).

Bien évidemment tout ce tapage a altéré quelque peu ma première écoute. Sur la production pure et dure, rien à dire. L’album a été réalisé avec soin et minutie et mes oreilles disent merci .

Pour le reste, il est clair que ce n’est pas l’album le plus novateur qui ait existé. Mais est-ce le plus important finalement ??  Ils ont réussi à produire quelque chose de différent par rapport à leurs précédents albums. Certains titres tournent en boucle sur mon lecteur  et me font bouger la tête dans le métro le matin (je vous conseille vivement « Instant Crush »). Ma chérie apprécie l’album, alors qu’elle gardait en mémoire le caractère « techno » du duo. Bref, que du bonus.

Pour finir, je paraphraserai un commentaire qui rejoint très largement ce que je pense :

"Avec leur album, on dirait que les Daft se foutent de leur fans, se foutent du show biz (mais l’utilisent à bon escient)… Ils font ce qu’ils aiment. Si tu aimes, c’est bien, sinon, va voir ailleurs."

Faire du disco en 2013 c’est comme faire un film noir et blanc muet en 2012 : c’est culotté mais quand c’est bien fait, ça marche.

Le mettre en écoute libre, favoriser son téléchargement gratuit deux semaines avant de le vendre, c’est culotté. Et il se trouve que ca marche, et que ca donne un argument contre Hadopi (en plus ).

Leur style c’est justement de faire des choses différentes. Et de faire évoluer leur musique avec leur âge.

Rien que pour ça, moi je dis « Continuez les gars », y’aura toujours au moins un mec qui achètera votre prochain album, même si c’est de la flute de pan … 

Mots clés : musique • Daft punk • artiste • culture • funk • disco