Alors que la population de requins ne cesse de diminuer à travers le monde, la Nouvelle-Calédonie, archipel français du Pacifique sud, a décidé d'interdire la pêche aux squales dans toute sa zone économique exclusive (ZEE). Cette dernière, de 1,4 million de km carrés, recouvre une superficie près de trois fois supérieure à celle de l'Hexagone.
Les nouvelles mesures d’interdiction s’étendent à la découpe, au transport, à la commercialisation, l’exposition à la vente, la vente, l’achat et l’exportation de requin ou de morceaux d’animal, y compris dans les articles de bijouterie.
Seul le requin Mako, pêché en petites quantités à l'intérieur du lagon, reste lui autorisé.
La pratique du « finning » interdite
Si cette décision a été prise, c’est en raison de la surexploitation des requins, constatée depuis une quinzaine d'années au niveau mondial par les scientifiques. Ces poissons sont pêchés principalement par les flottes asiatiques et notamment pour la découpe d'aileron qui sert ensuite à la confection de soupes et d'autres mets très prisés en Asie. Bien que certaines mesures aient été prises, ceci n'a pas suffi à enrayer cette pratique appelée "finning" qui a, ces dernières années pris de plus en plus d'ampleur.
Le "shark-feeding" également interdit
Par ailleurs, les requins seront aussi protégés d’un tourisme susceptible de leur être préjudiciable. En effet, le gouvernement calédonien a aussi interdit toute activité à titre gratuit ou onéreux, basée sur l'observation des requins préalablement attirés par l'homme par le biais de nourriture communément appelée "shark-feeding".
Création d’un sanctuaire
Il a aussi été décidé de créer un sanctuaire représentant une surface de 1,2 million de kilomètres carrés, soit environ l'équivalent de l'Afrique du Sud. Cela est d’autant plus important que cet océan autour de la Nouvelle-Calédonie est encore intact et abrite une vie marine exceptionnelle, dont une cinquantaine de requins. Un tiers des espèces de requins sont actuellement en danger d'extinction ou proches de l'être d’où l’urgence à les protéger.
Dans la région, plusieurs Etats et territoires ont déjà pris cette mesure, tels que la Polynésie française, Palau, les îles Marshall ou les îles Cook, s'alignant sur la politique de la Commission régionale des pêches du Pacifique central et occidental (WCPFC). Comme le rappelle Théa Jacob coordinatrice éco-régionale du WWF (Fonds mondial pour la nature) "le requin est un élément prépondérant de la chaîne alimentaire et de l'équilibre des écosystèmes marins".
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