Le Sénat a donné jeudi son feu vert à la reconnaissance du vote blanc. Initiée par le député UDI François Sauvadet et déjà adoptée à l'Assemblée nationale, cette proposition de loi prévoit qu'ils soient comptabilisés lors des élections séparément des nuls (ces derniers concernent les personnes qui ont glissé dans l'enveloppe une réponse pas valable type candidat qui ne se présente pas ou plusieurs bulletins, des dessins. En revanche, les votes blancs ne seront pas pris en compte dans les suffrages exprimés.
« Le gouvernement est favorable à cette initiative qui permet de mieux apprécier le phénomène du vote blanc », a indiqué le ministre des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies, ajoutant que « le message de citoyens qui se sont déplacés pour effectuer leur devoir électoral ne peut être considéré comme négligeable ». Le texte doit à présent repartir en seconde lecture à l'Assemblée nationale.
Le débat sur la comptabilisation des votes blancs
En revanche, Alain Vidalies a exprimé son hostilité à voir les votes blancs pris en compte pour la détermination des suffrages exprimés, donnant l'exemple notamment du second tour de l'élection présidentielle où cela poserait un problème constitutionnel si aucun des candidats n'obtenait 50% des voix. Un argument que conteste Hélène Lipietz (groupe écologiste) : « En votant blanc, l'électeur lance un appel aux politiques : proposez-moi une autre politique ou un autre candidat. Pour prendre en compte réellement cette affirmation politique, il est nécessaire de comptabiliser le vote blanc dans les suffrages exprimés ». Mme Lipietz a déposé un amendement en ce sens qui a été rejeté.
Le vote blanc : un long combat mais pas tout à fait remporté pour certains...
La reconnaissance du vote blanc est un véritable serpent de mer de la vie politique : 30 textes parlementaires ont été déposés en 20 ans et un seul adopté, en 2003, qui a été interrompu dans une navette au Sénat, ont rappelé les intervenants. L'an dernier, plusieurs mouvements ou associations comme SOS Abstention ont réclamé la reconnaissance du vote blanc. Le parti du vote blanc, crée en 2010, était même parvenu à présenter une vingtaine de candidats lors des législatives pour porter cette revendication.
Au second tour de l'élection présidentielle de 2012, le nombre de bulletins blancs et nuls avait dépassé les 2 millions, soit environ 6% des votants, un des taux les plus élevés enregistré pour ce type de scrutin sous la Ve République.
Serial Sourieur. Rédacteur en chef des magazines et du site web de l'aventure "1jour1sourire
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